RABELAIS, « MAÎTRE MOQUEUR »
Le mot est d’époque et décrit bien l’éternel farceur qu’est Rabelais. Farceur d’abord et surtout parce qu’héritier d’une tradition théâtrale médiévale qu’il reprend largement à son compte et farceur aussi et ensuite parce que son oeuvre n’est, semble-t-il, jamais tant farcesque que quand elle se présente comme sérieuse. Où est, avec Rabelais, le sérieux ? Bien malin qui peut le dire en étant certain de ne pas être le dupe de cette farce qu’est le texte. La farce, c’est évidemment la petite pièce de théâtre, au comique souvent facile et aux thèmes bien connus (le médecin, le cocu, la volage, etc.) mais c’est aussi, plus généralement, un des principes d’écriture de l’oeuvre entière de Rabelais, ce renversement dynamique et constant. Il nous a donc semblé utile de revenir sur cet aspect essentiel de sa production en lui restituant tous ses sens. Nous explorons ainsi lors de ce festival l’univers théâtral du temps (avec des représentations de Molière et des interventions savantes) mais aussi le monde de la cuisine (qui donne son nom au genre) et de l’alimentation, avec les classiques dégustations de vins de Chinon, en essayant à notre tour de ne pas être les dindons de la farce.